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Fly Fish Dive : le blog de Florian
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8 janvier 2015

Dimanche 30 septembre 2007 - le far west au dessus du pays basque

Dernière journée de liberté avant la période d’arrêt forcé. Aussi lorsque Benoît  nous annonce une possibilité de vent de sud ouest pour le dimanche,  une organisation est rapidement mise en place pour essayer de profiter de l’onde, dont l’arrivée marque le début de l’automne, saison qu’un vélivole pyrénéen attend et espère un peu comme un enfant attend noël.

Rendez vous est pris avec Pierre, Benoît, Jean Marie, Gérard et Jean pour 8h. Pour ma part, je me lève à 6h, et suis dés 7h du matin au terrain. Nous avons préparé la veille nos planeurs, je n’ai plus qu’à mettre la batterie, le parachute, m’habiller et décoller. J’appelle Jean a 7h45, pour un décollage souhaité a 8h30. En fait, j’ai un peu hésité avant d’appeler, car en dépit du nuage de chapeau qui longe la face sud de l’Orhy et d’une petit rotor à Arette, il n’y a pas un souffle d’air. La suite nous montrera que je n’ai pas eu tort d’attendre une petit demie heure. 

  matin d'onde

Pierre arrive, et j’ai déjà appelé Jean. Je suis prêt au départ … Pierre me photographie aligné sur la piste, encore trempée de rosée, alors que le soleil pointe à l’est :

libelle au petit matin

 
La verrière est pleine de buée : une des particularités de la libelle est de pouvoir voler verrière verrouillée mais entrouverte, ce qui me sera alors grandement utile pour améliorer ma visibilité lors du décollage, en créant ainsi une ventilation largement suffisante pour enlever tout trace de vapeur d’eau en quelques secondes.

Petite vue matinale sur l’Ossau pendant le remorqué :

en remorqué



 
Je largue dans un 4m, entre le Layens et les orgues de Camblong. J’annonce alors à la radio des bonnes conditions, mais presque aussitôt, le vario se calme, et la montée ralentit brusquement. En patientant, je monte lentement à 3200mm QNH, et part une première fois à l’ouest. Le vent est très très faible, environ 20km/h, et je ne trouve plus de belle ascendance comme au début du vol. Benoît et Pierre me rejoignent, et nous passerons tous les trois un long moment entre le Layens et Mauléon, à chercher un bon vario, en nous rapprochant progressivement du pic d’Orhy. Comme dit  Benoît, c’est bien d’être à plusieurs planeurs car il y a toujours un rat qui part renifler le terrain en premier ! La première fois, ce sera moi qui m’y collerai, en essayant de passer au vent d’un rotor au dessus de la crête frontière : -4, -4, -4 et –4.  Les deux autres planeurs balisent encore la zone favorable, que je m’empresse de rejoindre. Puis Benoît aperçoit un rotor au dessus de Larrau : il s’y rend une première fois, sans succés, et nous rejoint. C’est autour du janus, piloté par Pierre et Jean Marie, d’aller jouer les éclaireurs, dans le même secteur. Ils en reviendront en raccrochant a 1900m QNH.

Finalement, la 4ème ou 5ème tentative de rapprochement du petit rotor de Larrau sera la bonne, avec tout d’abord un +0.5, qui se renforcera et deviendra un bon +2.5m. Le moment tant attendu, l’organisation du système avec un renforcement du vent, arrive enfin. En moins d’un quart d’heure, de splendides lenticulaires se forment juste à côté de nous, et nous passons dans le laminaire tous les trois en même temps. Le janus spirale au vent du premier lenticulaire :
 

S4200018



Delta India spirale au vent du nuage, et survole les rotors :

ASW20

 
Le vol prend à cet instant précis une dimension tout autre. Les lenticulaires s’alignent au dessus du pays basque, ils démarrent à Arette et semblent arriver jusqu’à la côte ! Nous partons alors tous les trois cap à l’ouest, en longeant le bord d’attaque ce ces magnifiques nuages, avec toujours un vario positif ou faiblement négatif.

 cap à l'ouest

Le janus fait le choix, judicieux, de longer un lenticulaire plus au sud. Benoît et moi sommes dans un ressaut secondaire, et le nuage qui le matérialise est plus court que ceux situés au sud. Nous effectuons alors une baillonette vers le sud ouest, pour changer de ressaut, en passant sous un nuage. L’opération coûte cher en altitude, mais vaut largement le coup. Non seulement nous retrouvons tout de suite une partie ascendant au vent de ce nuage, mais en plus il va loin dans l’ouest, après Tolosa, et presque jusqu’à Vitoria. Cela représente le km 135 à l’ouest d’Oloron, on va rarement aussi loin dans cette direction.

 ciel de libelle

En volant le long de ces nuages, on parcours facilement de la distance, mais en plus on gagne de l’altitude. Les lentilles étant empilées l’une au dessus de l’autre, chaque fois que l’on arrive au dessus la première on se retrouve dans une sorte de tunnel, la base de ces nuages étant légèrement bombée :

lenticulaire

 
C’est sensationnel : si le vent n’est pas le plus fort que nous ayons connu, il met en revanche en place des conditions absolument superbes. Les planeurs de St Gaudens sont également de la partie. Eux aussi ont eu un accrochage long, mais ils approchent du pays basque et accélèrent leur allure.

Plus haut, et plus rapide, Pierre a fait demi tour et prit un cap est.  En revenant sur nos pas, nous retrouvons à nouveau un vent plus faible et un système moins bien organisé :

 cap à l'est

Même  si de belles matérialisations ornent le parcours, il y a toutefois des pièges à éviter, et je tombe dans l’un d’eux, dans le secteur d’Arette. Je passe ici un petit moment à remonter, tandis que Pierre et Benoît poursuivent jusqu’à Cauterets.  Nous entendons Michel, qui a décollé dans le pégase GI, et qui essaye d’accrocher, sans succès hélas. Courage Michel, on y arrive.

Cette petite descente, et surtout la remontée peu rapide, sera pour moi l’occasion de me réchauffer un peu dans des températures moins froides (il paraît que dans le janus les ailes tremblaient à cause du grelottement des pilotes !), et aussi de régler un petit problème physiologique qui m’aurait mis mal à l’aise pour le reste du vol. J’entends Pierre parler de lenticulaires farceurs à l’est, alors je décide de repartir pour un tour vers l’ouest, dés que je serai à nouveau haut.


Pas de problème, le cheminement est toujours excellent :

cap à l'est

 
En revanche, le système se décale vers le nord et ferait survoler Biarritz et San Sebastian si on suivait le bord d’attaque de ces nuages. C’est pourquoi cette fois ci, nous ferons demi tour au km 95, dans le secteur de Santesteban. Jean Hervé a décollé en DG 505 depuis Itxassou et nous saluera à ce moment. Aucun inquiétude pour revenir à l’est, encore de belles formations lenticulaires et des ressauts bien marqués :

 ressaut

Jusqu’où s’étend le système aujourd’hui ? probablement jusqu’aux pics d’europe …
 

ressauts


Je finirai le vol en allant faire mon arrivée à l’est, entre Cauterets et Argeles. Je n’ai plus d’oxygène … et la situation se désorganise :

 fin

Aujourd’hui, j’ai parcouru 483 km. Pierre a fait 607, Benoit sans doute pas loin de 600 aussi, et Robert Prat … 909 km !!!

Vraiment une belle journée.

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  • Salut à tous, je vous propose de partager ici des expériences vécues en l'air, au bord de l'eau, sous l'eau et à l'autre bout du monde dans des paysages splendides. Avec toujours un appareil photo sous la main, de belles rencontres y seront immortalisées.
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